J'ai décidé de tout plaquer pour écrire !
- Emilie Sichet
- 11 avr. 2022
- 5 min de lecture

Est-ce que ça vous est déjà arrivé un matin de vous réveiller, de commencer à vous préparer pour aller à votre travail, et dans la voiture de vous demander si vous ne passiez pas à côté de votre vie ?
C’est ce qui m’est arrivé et j’ai donc pris la décision de quitter mon CDI pour devenir auteure, pour écrire à temps plein.

Elle est folle ! Elle vient d’avoir un enfant et elle veut quitter son travail pour faire quelque chose dont elle n’est même pas sûre que ça fonctionne ? Mais que quelqu’un fasse quelque chose pour sauver cette pauvre âme en perdition !
Voilà ce que vous êtes en train de vous dire, je parie.
"~~ Poor unfortunates souls ~~"
Je vous rassure ça ne s’est pas fait sur un coup de tête, ce projet à été mûrement réfléchi pendant presque deux ans.
Mais commençons par le commencement. L’écriture à toujours fait partie intégrante de ma vie, mais au départ je ne voyais cela que comme un simple hobby. Je n’écrivais que des fanfictions et je ne voyais pas du tout cela comme un métier.
Depuis toute petite, j’avais cette image de l’écrivain comme un être exceptionnel, cela ne pouvait pas être monsieur ou madame tout le monde. Les éditions sont surchargées de manuscrits, maintenant il est impossible de se faire une place dans ce monde très select… Bref, ce n'était pas pour moi.
Alors qu’est-ce qui m’a fait changer d’avis ?
Comme je le disais plus haut, j’avais un CDI, je travaillais dans le rayon textile d’un grand supermarché. Ce n’est pas un métier désagréable en soit, il y a bien pire (je peux en attester j’ai été femme de ménage avant de faire cela) je n’avais pas à me plaindre, mais à la vérité… Je m’ennuyais.
J’avais l’impression d’être ancrée dans une routine “métro, boulot, dodo” et de ne pas pouvoir en sortir. Pas de possibilité d’évolution au sein de l’entreprise. Aucune perspective d’avenir…
A la fin de ma journée de travail, j’étais lessivée et pourtant j’avais l’impression de n’avoir rien fait d’essentiel, rien qui n’aurait pu stimuler mon cerveau alors qu’il était en demande.
Mais si je devais faire autre chose, alors quoi ?
C’est à ce moment que j’ai eu “l’illumination”. Ma première idée de roman original. Je me suis toujours faite des petites scènes dans ma tête, mais rien qui n’aurait pu tenir le rôle d’intrigue, jusqu’à présent.
J’étais emballée, excitée ! J’avais enfin un but dans ma vie !
Et bien sûr, j’ai voulu tout cumuler.
Comme tout à chacun, j’avais une peur bleue de quitter la sécurité qu'apporte un CDI. On était fin 2019 et je me suis donc dit que j’allais écrire mon premier roman tout en continuant mon travail. Que j’allais quitter mon emploi uniquement lorsque celui-ci serait publié, et bien sûr uniquement si cela marchait pour moi.
Comme j’étais innocente…
Le problème avec la grande distribution, se sont les horaires… Je commençais entre huit et neuf heures le matin pour finir vers dix-neuf heures le soir avec une pause le midi de deux heures que je passais à dormir tant j’étais épuisée. Je n’avais que peu de week-end et parfois il m’arrivait de travailler le dimanche…
Bref ce n’était pas l’idéal…
Mais j’ai tenu bon. Les deux premiers mois je me mettais à mon pc tous les soirs pour écrire et j’avançais bien ! Puis est arrivé Mars 2020, et ce que cela à entraîné…
Mais bien sûr moi je ne faisais pas partie des confinés. J’étais en grande distribution, je ne me suis donc jamais arrêtée de travailler. Au contraire, ma charge mentale a augmenté. Quand je voyais sur les réseaux les gens qui profitaient du confinement pour réaliser leur projet créatifs, moi je ne parvenais plus à écrire.

J’ai finalement bouclé ce premier jet à la va vite en Juillet 2020 et je l’ai mis de côté, dégoutée, car je m’étais auto persuadée que ce rêve était stupide et que jamais je n’y arriverai.
Puis un drame est arrivé dans ma famille. Nous avons tragiquement perdu ma nièce en septembre 2020… Ma nièce avait exactement le même âge que moi.
Je ne comprenais pas… C’était tellement injuste, inconcevable. Perdre des grands-parents, un parent, des oncles, des tantes, oui, je l’ai déjà vécu, c’est dur mais c’est dans l’ordre des choses… Une nièce en revanche, ce n’était pas normal… J’étais en colère contre la vie même. Et c’est l’écriture qui m’a aidé dans ce moment difficile, en tant que thérapie.
C’est là que j’ai compris. La vie est courte, peut-être plus que ce qu’on imagine. Je ne voulais pas mourir en n’ayant pas saisi l’opportunité de réaliser mes rêves.
J’ai pris la décision de me consacrer corps et âme à l’écriture.
Sauf qu'évidemment je suis tombée enceinte le mois d’après. Je te rassure, grossesse 100% désirée, j’étais la plus heureuse du monde, mais je ne m’attendais pas à ce que ça soit aussi rapide.
Est-ce que ça a changé mes plans ?
Oui et non.
La détermination était la même. En revanche, j’ai vite compris que j’avais un choix à faire avec la naissance de mon fils. Il était tout bonnement impossible de cumuler mon fils, l’écriture, et le travail.
Je ne voulais pas passer à côté de mon fils, je l’ai désiré de toute mon âme, ce n’était sûrement pas pour le laisser de côté. Et je ne voulais plus non plus passer à côté de mon rêve.

C’est donc tout naturellement que j’ai donné ma démission en Mars 2022, à la fin de mon congé parental.
Juste après avoir donné ma lettre de démission, ça a été comme si on avait retiré un immense poids de ma poitrine. Un soulagement. Pour la première fois depuis que j’avais commencé ce travail, je respirais.
Bien sûr, j’ai dû essuyer les critiques de mon entourage. Je ne leur en veux pas, je sais que ce n’est que le reflet de leur inquiétude à mon sujet. Je suis maman d’un bébé de bientôt neuf mois, est-ce vraiment raisonnable ?
Et bien, j’ai la chance d’avoir un compagnon pour me soutenir, qui m’encourage à réaliser mes rêves.
Je me laisse un an pour réussir. Et si je n’y arrive pas ? Et bien, tant pis, au moins j’aurais tenté l’expérience, je n’aurais pas de regret, et je retournerai dans le circuit classique.
Est-ce que j’ai peur ? Bien sûr ! C’est quelque chose de terrifiant. Mais ne plus avoir de filet me rend plus productive. Je n’ai jamais autant écrit en si peu de temps, tout simplement car je sais que je n’ai plus de choix, plus de fausses excuses.
Mon premier roman avance bien et j’espère pouvoir vous le proposer dans les prochains mois.
Et vous ? Est-ce que vous seriez prêt à tout quitter pour réaliser votre rêve ?
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